Hypersomnie l Tout savoir sur ce trouble du sommeil

« Je suis tout le temps fatigué(e), je m’endors n’importe où, n’importe quand,  je dors trop, je me sens mal… ». Si vous prononcez ces mots, il est possible que vous soyez hypersomniaque. Les somnolences intempestives en journée ou de longue nuit avec un réveil difficile doivent vous alerter. Votre corps vous parle, ne le négligez pas, et consultez un médecin généraliste ou un spécialiste du sommeil.

L’hypersomnie, sommeil anormalement prolongé ou survenant trop fréquemment, est un symptôme qui a un impact terrible sur le quotidien. Se sentir fatigué(e) en permanence, s’endormir sans le vouloir est une grande source de danger, en voiture par exemple mais aussi au travail si vous manipulez des machines… Outre les dangers directs, les conséquences peuvent aussi être psychiques comme une forte anxiété, un état dépressif, des troubles du comportement ou des troubles cognitifs.

Pour mieux comprendre ce trouble du sommeil, cet article pourra sans doute vous éclairer.

Hypersomnie idiopathique et secondaire

L’hypersomnie idiopathique

Cette maladie extrêmement rare touche les personnes entre 15 et 30 ans. Elle est qualifiée d’idiopathique car aucune cause n’a été identifiée.

Elle se caractérise par une somnolence diurne quasi permanente obligeant à faire des siestes de plusieurs heures, non réparatrices pour autant. Le sommeil est de bonne qualité mais le réveil extrêmement difficile est parfois même accompagné de confusion.

On distingue deux formes d’hypersomnie idiopathique :

  • Long sommeil nocturne de plus de 10 h  et longue sieste diurne de plusieurs heures
  • Sommeil nocturne normal et accès de sommeil plus ou moins irrépressibles la journée

Les traitements médicamenteux ne soignent pas la cause puisqu’elle est inconnue mais agissent sur les symptômes : somnolence et manque de concentration.

Les traitements non médicamenteux se rapportent à l’hygiène de sommeil en évitant les siestes, en gérant le nombre d’heures consacrées à dormir, en régulant les horaires de coucher et de lever.

L’hypersomnie secondaire

L’hypersomnie secondaire peut être dûe à :

  • des lésions cérébrales
  • des troubles psychiques comme la dépression
  • des maladie telles que l’urémie et la fibromyalgie
  • des effets secondaires lors de prises de médicaments, d’alcool ou de drogue
  • une prédisposition génétique
  • des troubles du sommeil tels que la narcolepsie, le syndrome d’apnées du sommeil et le syndrome des jambes sans repos.

Le syndrome des jambes sans repos et le syndrome d’apnée du sommeil sont des pathologies du sommeil dont les symptômes sont des insomnies. Vous pouvez lire mon article dédié aux insomnies lien insomnie sur mon blog, qui traite en détail de ces deux syndromes.

Narcolepsie

Les symptômes

La narcolepsie est une maladie rare commençant à l’adolescence. Caractérisée par une somnolence et un besoin irrépressible de dormir en journée, elle a des répercussions sociales et professionnelles indésirables. D’ailleurs, la législation oblige pour l’obtention ou le maintien du permis de conduire, à suivre un traitement efficace. Les siestes sont réparatrices et agissent sur la somnolence de manière transitoire, ce qui masque la maladie. En effet, une somnolence excessive doit alerter et donner lieu à une consultation médicale.

D’autres symptômes entourent la maladie.

  • La cataplexie : c’est un relâchement musculaire brusque survenant en plein éveil, localisé ou généralisé. La cataplexie peut entraîner une chute. Elle fait souvent suite à une émotion.
  • La paralysie du sommeil : c’est l’incapacité totale de bouger au moment du réveil ou de l’endormissement.
  • Les hallucinations hypnagogiques ou hypnopompiques : ce sont des perceptions visuelles, auditives et tactiles, plutôt désagréables qui surviennent également au moment de l’endormissement ou du réveil. Elles s’apparentent à des rêves voire des cauchemars éveillés.
  • Les insomnies et cauchemars.

Le traitement

Les traitements médicamenteux, sous prescriptions médicales, n’apportent pas la guérison, mais agissent efficacement sur les symptômes.

Une bonne gestion du sommeil est judicieuse : horaires réguliers de coucher et de réveil, siestes réparatrices.

Un traitement naturel, comme le recours à un thérapeute et une médecine parallèle peuvent aussi être d’une bonne aide.

Le syndrome de Kleine-Levin

Le KLS est une maladie extrêmement rare caractérisée par une hypersomnie pouvant aller jusqu’à plus de 20 heures par jour. Elle évolue cycliquement, par poussées à certaines périodes de l’année. Ce trouble, qui touche surtout les hommes, commence souvent à l’adolescence. Il s’estompe autour de 30 ans mais peut réapparaître.

En dehors des poussées, les personnes touchées vivent normalement et font leurs activités habituelles. Mais, les conséquences pendant les crises, ou poussées, sont importantes. Comme la maladie est difficile à diagnostiquer, elle est source d’angoisse et d’isolement. De plus, comme elle touche les jeunes à partir de 15 ans, elle perturbe leur scolarité et leurs rapports sociaux, ce qui est une grande source de stress et peut aboutir à un repli total.

Les symptômes éveillés

  • irritabilité, saute d’humeur
  • manque d’énergie
  • absence d’émotions
  • repli sur soi
  • anxiété
  • confusion, désorientation
  • hallucinations hypnagogiques
  • sentiment d’irréalité ou d’étrangeté du monde extérieur
  • délires
  • signe d’hypersexualité
  • difficulté de concentration et de mémorisation
  • ingestion de grande quantité de nourriture ou refus de se nourrir
  • céphalées, hypersensibilité aux bruits

Les causes

La cause du syndrome de Kleine-Levin n’est pas connue, mais des hypothèses ont été formulées. L’une d’entre elles suggère un mauvais fonctionnement de l’hypothalamus, région du cerveau qui participe à la régulation de fonctions comme le sommeil, l’appétit et la température du corps. Une autre hypothèse va dans le sens d’une maladie auto-immune, une action anormale du système immunitaire. Dans 10% des cas, la maladie est associée à une autre qui peut être inflammatoire, génétique, vasculaire ou néoplasique.

Être hypersomniaque ne doit pas être traité à la légère. Le diagnostic n’étant pas aisé à réaliser, n’attendez pas et consultez un médecin dès les premiers signes. Parallèlement, je peux vous aider à soulager certains symptômes secondaires, n’hésitez pas à me questionner.